Workshop Sugar Daddies

À l’heure où régimes paléo, low-carb ou « zéro sucres » se multiplient, il semble tout à la fois que les produits très sucrés peuplent encore les rayonnages des supermarchés, comme les étals des pâtissier.e.s, qu’ils ou elles soient vegans, top chefs télévisé.e.s ou étoilé.e.s au Michelin. Si le sucre est adoré autant qu’haï, c’est peut-être qu’il n’existe pas un mais des sucres : du paquet premier prix blanc de sucre blanc raffiné aux alternatives rousses et coûteuses (sucre rapadura), du sucre de canne au sucre de betterave, les formes de ce matériau culinaire de base sont multiples.

Au-delà de ces seules variantes, ce sont les connotations et les imaginaires du sucre qui semblent infinis, du Banga ou Coca qu’on accuse les populations pauvres de surconsommer, aux macarons mythiques de Pierre Hermé, des sucettes d’Annie chantées par Gainsbourg à l’univers pop-sucré de Katy Perry trônant nue sur un nuage de barbapapa dans le clip de « California Gurls ». Si le sucre semble si évident, c’est peut-être aussi qu’il faut le rendre à son histoire : produit raffiné, le sucre est le résultat de l’exploitation des personnes afro-descendantes travaillant dans les champs de canne à sucre, dont l’image est encore trop souvent utilisée pour signer le packaging de produits doux et « exotiques ».

Le théma Sugar Daddies vise à questionner imaginaires, valeurs et possibles du sucre depuis la discipline du design, en rassemblant des intervenant.e.s spécialistes de sa façon, de son histoire et de ses usages. Les étudiant.e.s du master Design Transdisciplinaire de l’université Toulouse – Jean Jaurès s’associent à la Cuisine, centre d’art et de design de Nègrepelisse pour une conférence suivie d’une résidence d’une semaine avec la plasticienne invitée Denise Bresciani, chercheuse en design culinaire. Pendant ce temps privilégié, des scénarios de production, conservation, utilisation du sucre seront produits, avec l’intention de sortir de la moralisation du sucre, pour le repolitiser et le repenser.

Notre plasticienne invitée Denise Bresciani est née en Italie en 1970. Elle vit et travaille actuellement à Toulouse en France. Elle est titulaire d’un DEA - Diplôme d’État en Architecture de l’Université Politecnico de Milan et, elle enseigne les arts plastiques, l’installation et la scénographie à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. L’œuvre de Bresciani est polyforme et comprend la recherche, la performance, l’installation, la sculpture et l’image. Son travail est axé sur le processus et se concentre sur l’expérimentation des matériaux organiques d’origine animale, végétale et minérale.

Le lien vers le zoom pour la journée d’études de lundi 7 décembre (début : 9h) est dans le PDF du programme.